Un cas typique où le savoir empirique, la relation avec la nature, l'expérience, l'intuition ont le dernier mot sur la science pure. Je précise que je ne suis pas contre la Science mais elle doit par moment accepter que les autres puissent avoir raison.
Lord Kelvin (scientifique) opposé à Viktor Schauberger (Garde-Forestier autrichien).
Les vortex ont en effet toujours fasciné l’être humain puisque l’on en retrouve gravé sur certains mégalithes, dans la plupart des lieux de culte et sur les toiles de certains artistes aussi bien occidentaux qu’orientaux. (figure 14).
Sur le plan scientifique, les vortex sont des structures universelles dites « dissipatives » qui apparaissent dans la matière dès que la charge en énergie devient trop forte. Le tourbillon devient alors le canal par lequel cette énergie en excès se trouve complètement transformée en énergie cinétique, seule forme d’énergie apte à être dissipée par friction moléculaire...
Figure 14: Représentation de quelques vortex. En haut à gauche, vortex tripolaire sur une borne liminaire du tumulus de New Grange(Irlande). En haut à droite, vortex quadripolaire sur la pierre de Gotland (Suède). En bas à gauche, vortex monopolaire à Naruto par le peintre Japonais Hiroshige. En bas à droite, vortex monoplaire à la surface de l’océan. Au milieu, structure spiralée d’un vortex monopolaire.
La turbulence est un moyen extraordinairement efficace inventé par la nature pour se protéger contre tout excès d’énergie cinétique ou potentielle qui pourrait remettre en cause l’intégrité d’une structure matérielle. Cet excès d’énergie étant dissipé au sein de la structure même et non dans le milieu extérieur, on pourrait penser que les clusters d’eau puissent être affectés par cette dissipation d’énergie. En effet, dissiper une énergie au niveau moléculaire signifie que l’on excite les molécules du fluide vers des états d’énergie de translation, de rotation ou de vibration plus élevés. Dans le cas de l’eau, liquide associé par liaisons hydrogène, il serait donc possible d’utiliser cette source d’énergie en provenance du niveau macroscopique pour modifier la taille des clusters d’eau...
Pour essayer de clarifier un peu les choses en ce domaine, il est possible d’affirmer que Viktor Schauberger avait une perception extrêmement intuitive mais néanmoins, si l’on en juge par les résultats extrêmement intéressants obtenus, parfaitement correcte de la mécanique des fluides. Sa philosophie qui place les vortex et, de manière plus générale, la turbulence au centre des processus vitaux a été développée à partir de l’observation de phénomènes naturels et ne peut donc en aucun cas être critiquée. Deux raisons doivent inciter les scientifiques à la prudence quand on aborde l’œuvre de Schauberger :
Figure 17: Cerveau gauche ou cerveau droit ou quand deux logiques de perception de la nature basées respectivement sur la Science (Lord Kelvin) ou au contraire sur l'intuition (Schauberger) s'affrontent. Le cas de Kelvin est particulièrement édifiant puisqu'il est l'auteur de plusieurs prédictions rigoureusement scientifiques qui, avec le recul du temps, se sont toutes révélées complètement erronées. Au contraire, Schauberger n'a jamais pratiqué la Science et prenait même un malin plaisir à ridiculiser les approches trop rationalistes des mystères de la Nature. Malheureusement pour les scientifiques, la plupart de ses prédictions concernant les problèmes liés à la protection de l'environnement se sont révélées à ce jour parfaitement exactes. C'est pour cette raison qu'il est devenu (bien malgré lui) une figure emblématique de la mouvance écologiste, un véritable gourou des mystères liés à l'eau et aux vortex, alors que Kelvin, extrêmement célèbre à son époque, ne reste connu que pour sa contribution à la formulation d'une échelle thermodynamique absolue de mesure de la température.
1) Aucun modèle scientifique quantitatif de la turbulence n’existe à ce jour. Si l’on sait faire des simulations numériques sophistiquées, on prend toujours comme point de départ les équations phénoménologiques de Navier-Stokes qui traitent la matière comme un milieu continu et homogène. Depuis l’avènement de la mécanique quantique, on sait pertinemment qu’en dessous d’une certaine échelle, cette approximation n’est plus valable et que la matière se comporte comme un milieu discontinu, non homogène et de manière tout à fait imprédictible.
L’intuition transcendant toujours les équations mathématiques, il est donc fort possible que Schauberger ait eu des éclairs de génie le conduisant à mettre en œuvre sur le plan pratique des concepts qui ne seront scientifiquement compris que dans un futur plus ou moins proche. La détestable arrogance d’un Lord Kelvin peut ici être citée en exemple pour tous ceux qui ont une foi irréductible dans la méthode scientifique. Par exemple, en 1862 Kelvin (à l’époque William Thomson) s’attaqua au problème de l’évaluation de l’âge de la terre au moyen des lois de la thermodynamique. Ignorant du phénomène de radioactivité responsable du maintien du noyau en état de fusion, il défendit bec et ongles sa prédiction, entre 20 et 40⋅millions d’années, contre son compatriote Charles Darwin qui, exhibant des fossiles considérablement plus vieux que cette durée, avait le tort de penser qu’il devait bien y avoir une erreur de calcul quelque part…
En 1895, il décréta en appliquant les lois de la physique que la fabrication d’un engin volant plus lourd que l’air était impossible et ridiculisait ceux qui tentaient avec patience et acharnement de faire voler leurs « drôles de machines ». Il avait tout simplement oublié de tenir compte de l’effet Venturi pourtant bien connu à l’époque. Mais son plus grand coup d’éclat, il l’avait réservé pour l’avènement du XXème siècle en déclarant en 1900 devant tout le gratin scientifique de l’époque réuni pour célébrer cet événement que: « Il n’y a plus rien à découvrir en physique à notre époque. Tout ce qui reste à faire c’est de réaliser des mesures de plus en plus précises…
La beauté et la clarté de la théorie restent toutefois voilées par deux vilains petits nuages noirs qui ne tarderont pas à être dissipés…». Il faisait ainsi référence à l’expérience négative de Michelson et Morley (point de départ de la théorie de la relativité) et à l’existence d’une catastrophe ultra-violette dans le spectre du corps noir (point de départ de la mécanique quantique). Ceci illustre bien le danger qu’il y a à vouloir tout comprendre et analyser à la lumière des connaissances disponibles à son époque, car les vérités d’aujourd’hui peuvent très bien devenir les erreurs de demain.
En matière de Science, humilité et travail devraient être la règle, car la méthode scientifique loin d’être une fin en soi, n’est que le minimum syndical pour avoir une chance d’appréhender au mieux la complexité de la Nature, car il faut bien avoir à l’esprit que le théorème de Gödel peut à tout moment réduire à néant n’importe quel édifice mathématique aussi brillant soit-il.
2) Une autre raison pour ne pas essayer de juger le travail de Schauberger trop à la légère est que contrairement à Lord Kelvin, la plupart de ses prédictions se concrétisent de nos jours. C’est ainsi lui qui avait mis le premier en garde contre les dangers liés à la rectification des cours d’eau, source de dégâts considérable en cas de débordement lié aux aléas climatiques. Il avait aussi prédit l’accroissement de la désertification et de la salinité des sols en cas de déforestation massive.
Il pensait qu’au XXIème siècle l’eau non polluée deviendrait une denrée rare et chère, source de conflits politiques majeurs. L’une de ses idées phare était qu’une technologie froide fondée sur le principe d’implosion associé à des forces de natures centripètes remplacerait avantageusement dans le futur le moteur à explosion basé sur des forces de natures centrifuges. Il est vrai que cette dernière prédiction ne s’est pas encore réalisée, mais il était le premier à souligner qu’en raison des profits considérables dégagés par l’industrie basée sur l’exploitation des dérivés du pétrole, la transition risquait de prendre un temps considérable…
Tout cela explique que Schauberger soit devenu de nos jours une figure incontournable de la mouvance écologiste, maudit par certains et glorifié par les autres. Comme toujours, la vérité se trouve dans le futur et nous manquons aujourd’hui cruellement de recul pour savoir si la vision d’un Schauberger est celle d’un prophète lucide ou au contraire celle d’un illuminé un peu simple d’esprit...
Source : extrait de
Cluster d'eau : Fantasme ou Réalité ?
Journées Toulousaines de l'Eau, Toulouse, 15-16 septembre 2006
Marc Henry, Chercheur à l'Université de Strasbourg.
Marc Henry est enseignant-chercheur et professeur à l’université de Strasbourg où il enseigne la chimie, la science des matériaux et la physique quantique. Sa recherche scientifique sur l’eau, la chimie moléculaire de l’oxyde de titane et l’application de la théorie quantique à la réactivité chimique des molécules a donné lieu à plus de cent articles publiés dans des revues scientifiques avec comités de lecture. Il assure aussi des stages de formations pour les biologistes, les médecins, les vétérinaires et toutes les personnes intéressées par le fonctionnement de la cellule et concernant plus particulièrement le rôle de l’eau, de la topologie et de la physique quantique dans les phénomènes vitaux.